Seriez-vous sur le point de lâcher un projet qui vous tient à cœur faute de résultat immédiat ? Cet article est pour vous. Qui n’a jamais reçu une lettre de refus après un premier entretien d’embauche ? Ou versé une larme d’énervement après un examen de conduite raté pour une règle de priorité oubliée sous le coup du stress (bon ça sent un rien le vécu) ? Ou ressenti de la frustration face à un projet qui ne décolle pas malgré les heures passées à peaufiner chaque détail ? Autant d’occasions manquées qui peuvent nous décourager et nous mener à l’abandon. Or c’est aussi une question de bon timing. On s’en rend compte parfois des semaines, mois ou années plus tard sans vraiment prendre la mesure de ce facteur. On veut souvent le succès, la gloire et les paillettes tout de suite (et si possible avec minimum un prix Nobel ou Pulitzer et l’admiration de tous). Si tout succès n’est bien entendu pas qu’une question de timing, c’est certainement un facteur à prendre en considération avant de jeter l’éponge. C’est le sujet de cette 28ème chronique. |
Sommaire (temps de lecture 7 min)
- La violence du rejet et de l’échec
- Déceler les raisons de l’échec
- CONCLUSION – Un temps pour tout : rêver, agir, réussir
I. La violence du rejet et de l’échec
1) Flashback : recette d’un entretien d’embauche raté
Le rejet dans le processus d’embauche peut être violent, surtout quand on n’y est pas plus préparé(e) que cela. J’en ai fait les frais déjà à l’âge de 16-17 ans (j’aime les bons vieux flashbacks lorsqu’ils peuvent être utiles en enseignement comme dans l’épisode 27- affronter ses peurs et oser).
En effet, dès l’âge requis atteint, mes parents ont eu la brillante idée de m’encourager à trouver un job d’été.
Mon terrain de chasse, que je n’ai eu aucun mal à pénétrer, était la vente dans des grandes chaines de magasins de vêtements. Au passage, bénies soient toutes les vendeuses pour leur patience pendant l’effervescence des soldes où certaines clientes férues de shopping ont perdu toute notion de respect pour les vêtements et pour les préposées au pliage dont je faisais partie.
Au bout d’un ou deux étés dans ce secteur, sur les conseils avisés d’une tante bien inspirée, j’ai tenté d’approcher un nouveau marché : les jobs administratifs « derrière un bureau ».
Vu les études de droit que j’envisageais d’entreprendre, je pensais qu’il pourrait m’être bénéfique de mettre déjà un pied dans un milieu corporate même si c’était pour faire de l’encodage de données.
J’ai alors écrit et envoyé des tas de lettres de motivation ainsi que mon cv tous azimuts avec peu ou pas de retour, si ce n’est des réponses négatives.
J’ai aussi pris l’initiative de me rendre spontanément au siège d’un des quatre grands bureaux de consultance financière en périphérie de la ville (ce qui pour moi équivalait à un pèlerinage dans une contrée inconnue), armée de mon cv dactylographié et ma lettre de motivation rédigée à la main (à l’époque ça se faisait).
J’omets de préciser que je n’étais absolument pas invitée à un quelconque entretien (on verra que c’est important pour la suite).
2) Échec et mat
Après un long trajet en bus et quelques minutes de marche, la réceptionniste de l’entreprise, assez surprise par ma démarche, m’explique d’un air désolé que la société n’embauche que les enfants du personnel pour les jobs d’étudiants.
Dans un ultime sursaut, j’ai tout de même demandé à voir la responsable des ressources humaines qui a quand même pris la peine de descendre à la réception pour me confirmer très poliment qu’elle ne pouvait donner aucune suite à ma démarche vu la politique de l’entreprise concernant le travail étudiant.
Je suis repartie dépitée en ayant le sentiment d’avoir fourni tous ces efforts pour rien.
Je me souviens avoir appelé ma tante en larmes me sentant totalement ridicule et gênée d’être allée au feu sans même vérifier si j’étais admissible au poste.
Sur le moment, j’ai vécu cette expérience comme un cuisant échec et ai réintégré le seul marché qui m’avait tendu la main à l’époque : la grande distribution de textiles.
Au fond ce n’était pas si grave, mon portefeuille était sauf pour un autre été. Mais le fait que toutes ces sociétés ne me trouvent pas assez bien malgré ma motivation débordante a porté un coup à la confiance de la jeune étudiante qui rêvait un jour d’intégrer ce genre d’arènes.
Fin de l’histoire ? Pas sûr.
II. Déceler les raisons de l’échec
Alors que je vous écris, j’ai un million de kilomètres de recul (je sais j’exagère toujours) : je suis en effet une femme trentenaire accomplie professionnellement (sur mon parcours voy. ici) et qui a réussi à se faire sa place dans ce marché qui me tournait le dos à l’époque (j’ai été avocate et travaille à présent en tant que juriste pour un grand groupe à l’étranger).
C’est pourtant lors de mon avant-dernière année en faculté de droit que les raisons de cet échec me sont revenues en pleine figure : spoiler alert, le bon timing était un des éléments clés, mais pas que…
1) Préparation
Il va sans dire que du haut de mes 17 ans, je n’étais nullement préparée pour l’entreprise visée.
Quelques petites recherches m’auraient rapidement permis de comprendre que je ne correspondais pas au profil qu’ils recherchaient. La jeunesse et la naïveté de ma démarche me font sourire aujourd’hui.
Je ne suis pas en train de dire que les candidatures spontanées ne sont pas une bonne idée mais la spontanéité ne doit pas éclipser la préparation. Cela m’aurait économisé :
- du temps,
- de l’énergie
- et même si le ridicule ne tue pas, un peu de gêne.
Ce constat peut être vrai pour n’importe quel projet dans lequel on se lance.
Tout le monde n’a pas la chance d’hériter d’un empire comme Paris Hilton (même si le groupe aurait été vendu mais je crois que personne ne s’inquiète pour Paris).
Pour arriver au sommet de notre domaine, rien ne vaut mieux que la préparation qui peut passer par une formation complémentaire (et ce n’est pas toujours une question d’argent vu toutes les formations gratuites en ligne ou accessibles via des organismes de formation).
On peut commencer petit à petit avant d’investir dans des formations plus coûteuses.
Comment espérer être le plus grand marathonien si on n’a pas appris à marcher ou lorsqu’on court, si on ne s’est pas entrainé régulièrement?
L’improvisation n’a malheureusement pas sa place sauf à de rares occasions pour les grandes réussites.
2) Compétences et profil
A cette époque, à part ma jeunesse et ma détermination, je n’avais pas grand chose qui permettrait à mon profil de sortir du lot et de me rendre attractive pour cette boîte ou même pour les autres dans lesquelles j’avais sollicité.
J’ai eu tort de me blâmer en me disant que je n’étais pas assez bien. Mes circonstances ne permettaient tout simplement pas (encore) que je sois prise. Il n’y avait rien de personnel : je ne correspondais tout simplement pas au profil recherché.
On a souvent tendance à se rabaisser alors que la raison du rejet n’a parfois rien à voir avec nous en tant que personne mais simplement avec notre profil et nos compétences qui ne remplissent pas toutes les cases contrairement à d’autres candidats.
Prendre les choses personnellement ne nous aidera pas à passer au prochain défi à relever. Je sais que c’est difficile mais c’est la triste réalité.
A ce sujet, je ne pourrais que vous recommander le livre Les 4 accords toltèques : un excellent ouvrage court et percutant de D.M. Ruiz qui propose 4 principes de vie qui amènent à la liberté émotionnelle : l’un d’entre eux est d’arrêter de prendre les choses personnellement.
Pour aller plus loin : Les 4 accords toltèques de D.M. Ruiz
3) Connexions et réseau
En admettant que j’ai été compétente pour le job administratif dont je rêvais à l’époque (bon chacun ses rêves, on ne juge pas ici, si si je vous vois), je n’aurais de toute façon pas été admise puisque je n’étais pas l’enfant d’un membre du personnel.
J’aurais pu cracher du feu et faire toutes les pirouettes que je voulais (bien que ce ne soit pas fort utile pour l’encodage de données), la réponse aurait été la même : merci mais non merci !
Il faut être honnête, le poids des connexions dans le monde du travail joue un rôle considérable pour avoir son ticket d’entrée.
Avoir du talent et être compétent ne suffisent pas toujours.
Si vous faites partie de celles et ceux qui ont des connexions, il n’y a rien de mal à mon sens à les activer si vous correspondez au profil.
Et si vous ne connaissez personne dans le milieu, ça n’est pas la fin du monde.
Le réseau peut bien entendu accélérer les choses mais même sans, on peut briller au moment venu : si j’y suis parvenue sans connexions dans un monde auquel je n’appartenais pas du tout pourquoi pas vous?
4) Le bon timing
On en vient alors mon point principal et à la morale de cette histoire : le timing.
A 16 ou 17 ans, je ne comprenais pas que mon temps n’était pas encore venu pour ce marché du travail. J’aurais dû comprendre, et certainement en tant que femme de couleur, que ce n’est que forte d’un bagage plus important comme un diplôme, que de telles entreprises seraient disposées à me compter dans leurs rangs.
On sait tous qu’une société commerciale ne fait pas dans la charité, elle embauche les profils qui remplissent un besoin.
A nous de leur montrer ce que nous avons à offrir pour satisfaire ce besoin précis. Je ne dis pas qu’on sera automatiquement pris(e), ce serait trop beau, mais on se sera certainement donné plus de chances d’être remarqué(e).
Cela peut s’appliquer à n’importe quel domaine : comment espérer que des personnes lisent notre blog, nous consultent pour nos services, ou fassent confiance à notre super projet de business si on ne répond pas à un besoin réel ou à une question précise qu’elles ou ils se posent ?
Et si ce n’est pas le cas, il faut peut-être avoir l’honnêteté de reconnaitre que ce projet n’est pas encore arrivé à maturité : on en revient alors à l’étape 1 de la préparation.
5) Happy ending ?
L’anecdote ne s’arrête pas là car je vous avais dit que c’est à la fin de mes études que j’ai vraiment pris conscience de l’importance du timing.
En effet, les étudiants en droit ayant de bons grades recevaient très régulièrement des lettres d’invitation de la part de grosses entreprises ou cabinets d’avocats pour être invités à y faire des stages d’été rémunérés ou à une journée de découverte de l’entreprise. En gros : un recrutement avant l’heure.
Un grand sourire a illuminé mon visage lorsqu’en ouvrant une de ces enveloppes j’ai aperçu le logo de cette fameuse boite de consultance qui m’annonçait être intéressée par des profils d’étudiant comme le mien et m’invitait à participer à un entretien pour des stages d’été. J’omets de préciser que je n’avais absolument pas postulé pour un tel entretien…
La vie est surprenante et permet parfois d’entrer par la grande porte quand c’est votre moment. Patience…
III. CONCLUSION – Un temps pour tout : rêver, agir, réussir…
En conclusion :
- Un temps pour tout : le bon timing. Ne restons pas sur un échec mais continuons à travailler à nos réussites car la vision et le bon timing – certains diront de Dieu, d’autres diront de la vie, l’Univers ou le hasard – ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Osons voir au-delà de notre petite vision limitée du moment.
- Voir grand : J’apprécie l’audace que j’ai eue de m’attaquer déjà si jeune à un gros poisson et j’aime cette idée que mes parents et ici ma tante m’ont inculquée, à savoir qu’il ne faut pas se fixer de limite et voir grand. Sky is the limit, right ? Les obstacles sont fixés par les autres mais aussi très souvent par nous-même.
Vous aimerez sûrement : Affronter ses peurs et oser
- Bring the action ! Voir grand ne veut pas non plus dire être irréaliste et naïf. Si on veut quelque chose ou atteindre un niveau, il faut s’en donner les moyens (dans mon exemple les études adéquates et l’expérience) et surtout être très patient. Rome ne s’est pas construite en un jour. Travail, patience et timing sans prendre les choses personnellement (avec le bonus « connexions » si on peut) sont la combinaison gagnante. J’en suis convaincue.
Je termine par cette citation :
« I never dreamed about success. I worked for it », littéralement traduit : « Je n’ai jamais rêvé du succès, j’ai travaillé pour. »
A vous de jouer !
Pour la petite histoire, je n’ai jamais répondu positivement à la lettre d’invitation du cabinet de consultance. J’avais d’autres plans… God’s plan comme le dit la chanson de Drake…
J’espère que cet article pourra vous encourager si vous traversez un échec par rapport à un objectif que vous vous êtes fixé. Continuez et restez concentrés ! Votre heure arrive…
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On est ensemble !
Mrs W.
Le saviez-vous? Je publie cet article avec une pointe d’émotion car c’est l’un des premiers textes que j’ai écrit le 1er mai 2018, date à laquelle j’ai décidé de prendre la plume (ou plutôt ouvrir mon mcbook) pour poser par écrit des leçons de vie que j’avais envie de partager. Je suis très fière d’avoir concrétisé ce projet d’écriture qui à l’époque n’était qu’un rêve enfoui. Merci à chacun.e de mes lecteurs et lectrices et à la communauté qui se construit autour du blog. I see you and I appreciate every one of you. |