#21 – Un nouveau départ à l’étranger

by Mrs W.
Comment accepter avec sérénité les émotions, angoisses et questionnements liés à un nouveau départ pour vivre et travailler à l’étranger ? Sortir de sa zone de confort peut être excitant et douloureux. Réaliser ses rêves en acceptant l’inconnu, est-ce possible ?

Une nouvelle saison peut être l’occasion de prendre un nouveau départ, donner une nouvelle impulsion, une nouvelle direction dans sa vie.  En ce qui me concerne, j’ai enfin osé concrétiser depuis peu ce projet de vivre et travailler à l’étranger.  

C’est une expérience nouvelle pour moi que j’ai la chance de vivre avec mon mari.  J’ai décidé d’en partager aussi quelques morceaux choisis sur le blog pour toute personne qui aurait la même envie, la même expérience de vie ou pour tout simplement te donner l’envie de dire oui à tes projets et rêves, quels qu’ils soient, et d’en faire une réalité.  Si les débuts peuvent être difficiles et n’ont rien d’un conte de fées, cela vaut tout de même la peine de réaliser ce qu’on croit parfois possible uniquement dans un avenir lointain.  

Commençons par le commencement : le départ dans tout ce qu’il a d’excitant et de douloureux à la fois.  Peut-être es-tu toi aussi déjà passé-e par là ou as-tu du mal à quitter ce que tu connais alors que tu en meures d’envie? Quoi qu’il en soit, cet article est pour toi.

Comment accepter avec sérénité les émotions, angoisses et questionnements liés à un nouveau départ pour vivre et travailler à l’étranger ? Sortir de sa zone de confort peut être excitant et douloureux.  Réaliser ses rêves en acceptant l’inconnu, est-ce possible ?

Sommaire (temps de lecture : 5 minutes)

  1. Prête à décoller ?
  2. Entre joie et mélancolie
  3. Accepter le mystère et les questions sans réponse
  4. Chasser l’inquiétude et atterir en douceur

1. Prête à décoller?

Je n’ai pas pu retenir mes larmes alors que la voix de l’hôtesse de l’air rappelait dans un exercice routinier les consignes de sécurité, manifestement à mille lieues de la grandeur du moment que je vivais intérieurement à côté d’elle…

Les grands moments de nos vies peuvent décidément revêtir une banalité crasse.  Si ces gestes n’ont d’habitude aucune profondeur si ce n’est que d’annoncer des vacances au soleil bien méritées ou un retour à la maison, cette fois-ci, ils prenaient une toute autre dimension:

  • Entrer dans l’avion, repérer sa place et constater qu’on a récolté le siège central (zut !);
  • Essayer de caser son bagage à mains – rempli à ras bord  – dans les espaces de rangement;
  • Déranger la passagère plongée dans son magazine côté couloir, afin d’atteindre sa place;
  • Entendre les soupirs des passagers encore debout derrière soi légèrement irrités que notre opération ait temporairement bloqué leur traversée (« relaaax Max, l’avion ne va pas décoller sans toi » ai-je envie de leur rétorquer mais un sourire pincé légèrement hypocrite fera l’affaire) ;
  • Prendre possession de l’espace minuscule qui nous est réservé, coincée entre deux passagers en essayant de s’imposer l’air de rien sur les accoudoirs (victoire mentale quand l’autre passager aura cédé avec en prime un supplément de confort);
  • Attacher sa ceinture de sécurité (click) ;
  • Envoyer les derniers messages aux proches qu’on laisse de l’autre côté du tarmac avant de mettre son téléphone en mode avion (en se demandant mais que se passera-t-il vraiment s’il n’est pas en mode avion ? Le crash assuré ? Pas franchement envie de prendre le risque à l’aube d’une nouvelle vie, appuyons sur cette touche avion comme nous l’enjoint l’hôtesse);
  • Echanger un sourire avec son mari placé une rangée plus haut ;
  • Regarder les dernières photos prises dans les couloirs de l’aéroport ou la veille avec les amis puis se laisser surprendre par le ruissellement d’une larme, puis d’une autre suivie par un torrent d’émotions et enfin laisser ruisseler les larmes les unes après les autres sans même plus essayer de lutter.

A ce stade, mon voisin croit certainement que j’ai peur de l’avion (ce qui est partiellement vrai mais juste au moment du décollage et de l’atterrissage) mais ce n’est pas l’objet, quelque chose de grand se joue ici et cet inconnu ne peut le comprendre.  Alors je ne cherche même plus à garder la face, serrant plus fort que de raison les deux accoudoirs – qui sont entretemps devenus miens – quand l’irréversible ascension vers le ciel commence.

C’est le moment de réalisme où on prend conscience qu’on a donné une autre direction à sa vie et que ce voyage qu’on anticipait depuis des mois devient enfin réalité.

Comment accepter avec sérénité les émotions, angoisses et questionnements liés à un nouveau départ pour vivre et travailler à l’étranger ? Sortir de sa zone de confort peut être excitant et douloureux.  Réaliser ses rêves en acceptant l’inconnu, est-ce possible ?

2. Entre joie et mélancolie

Ce sont des larmes de joie que j’aperçois là.

Celle d’avoir concrétisé cette idée de tenter une nouvelle aventure à l’étranger.

Celle de mettre un point final à une relation vécue à distance pendant des années pour vivre des choses nouvelles ensemble et ailleurs… 

Des larmes teintées de mélancolie aussi, celle de quitter ce qu’on connaît et surtout ceux qu’on connaît si bien et qui nous ont toujours accompagnés dans cette ville qu’on connaît par cœur.

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3. Accepter le mystère et les questions sans réponse

Que trouvera-t-on de l’autre côté ?

Comment se passera l’adaptation?

Trouvera-t-on les clés de ce bonheur tant recherché ?

Des questions sans réponse face à un nouveau départ dans un nouveau pays

Je n’ai aucune réponse à ces questions et Dieu sait que ma famille et mes amis vont me manquer au quotidien mais je sais au fond de moi que je vais vers un mieux et que j’ai le pouvoir de construire ces moments de bonheur ici ou ailleurs animée par le sentiment que tout ira pour le mieux. 

Je quitte ma vie si confortable en zone archi-connue, ma ville chérie, my people pour une nouvelle expérience de vie qui s’annonce excitante et surtout en alignement avec ce que je souhaite pour mon équilibre de vie.

Finis les moments de « vie en mode transit » entre deux vols, les agendas à confronter, les heures d’appel vidéo sur WhatsApp avec l’être aimé interrompues au gré de la qualité de la connexion parfois capricieuse.  

Nouvel horizon professionnel en vue aussi où je vais devoir sortir de mes habitudes.

Comment accepter avec sérénité les émotions, angoisses et questionnements liés à un nouveau départ pour vivre et travailler à l’étranger ? Sortir de sa zone de confort peut être excitant et douloureux.  Réaliser ses rêves en acceptant l’inconnu, est-ce possible ?

Ne pas connaître l’issue et toutes les réponses est irritant et peut avoir des côtés angoissants mais j’ai fait ma paix avec cela. J’ai accepté le mystère de l’inconnu.  

N’est-ce d’ailleurs pas dans ces moments-là qu’il est temps de mettre en pratique les bons vieux conseils qu’on s’empresse de donner si facilement aux autres ? L’épreuve de vérité a sonné : se faire confiance.

Article lié : 3 raisons d’ignorer le doute et de se faire confiance 

4.  Chasser l’inquiétude et atterrir en douceur

En attendant tous ces changements et toutes les tracasseries administratives liées à une expatriation, je me laisse le temps d’atterrir en douceur et accueille avec sérénité les émotions diverses qui me traversent. 

Je suis heureuse d’avoir cru en moi, en nous et d’avoir osé suivre une voie différente.

Il y a quelques années je n’aurais pas parié un kopeck sur ma capacité à foncer sans détenir toutes les clés à l’avance (control freak bonjour).

Tout s’est dénoué dans mon esprit à partir du moment où j’ai arrêté de vouloir tout contrôler et laisser cette nouvelle vie venir à moi. Certains noeuds se sont défaits d’eux-mêmes.

Où travaillerai-je exactement ? Et si je ne trouve rien finalement ? Devrais-je revoir mes ambitions à la baisse alors que je me suis tellement battue pour arriver là où j’en suis aujourd’hui ?

Accepter d'avoir des questions sans réponses en commençant une nouvelle vie à l'étranger

Pour prendre cet exemple, toutes ces questions sur mon avenir professionnel sont restées longtemps ouvertes. 

Je me souviens du regard perplexe de pas mal de personnes de mon entourage quand je leur répondais que j’avais plusieurs pistes mais que je n’étais pas encore certaine de la suite. Je lisais l’inquiétude dans leurs yeux et je les comprenais car j’étais auparavant dans le même état.

« Je ne sais pas où je vais professionnellement mais ce n’est pas grave, j’atterrirai bien quelque part. »  Une phrase que je n’aurais jamais cru pouvoir prononcer, moi qui avais toujours eu trois coups d’avance (sur mon parcours voir ici).

Qu’est-ce qui avait changé alors ? RIEN.

Les circonstances n’avaient pas changé mais bien mon état d’esprit. 

Podcast recommandé :  l’épisode 48 du podcast change ma vie sur les circonstances neutres (spoiler alert : ce podcast risque de changer votre façon de voir la vie) .

Un sentiment de sérénité mêlé à de l’acceptation m’avait gagnée. Et c’est moi qui ai décidé de l’accueillir comme tel avec à la clé un bien-être et une paix intérieure. 

Comment accepter avec sérénité les émotions, angoisses et questionnements liés à un nouveau départ pour vivre et travailler à l’étranger ? Sortir de sa zone de confort peut être excitant et douloureux.  Réaliser ses rêves en acceptant l’inconnu, est-ce possible ?

Comment ?

  1. J’ai décidé d’accepter ma situation faite d’incertitudes et ai continué d’avancer quoi qu’il advienne en prenant soin de lâcher ce sur quoi je n’avais plus aucune prise (c’est donc cela ce fameux lâcher prise?).
  2. Cela ne veut pas dire que je n’ai rien fait et attendu qu’on me donne ce que j’attendais. Au contraire, j’ai énormément oeuvré pour mon plan d’atterrissage mais au lieu de me ronger les ongles en me disant qu’il n’allait pas fonctionner, j’ai laissé le processus se faire en étant consciente d’avoir mis toutes les chances de mon côté. Si cela ne devait pas marcher, je n’allais pas en mourir et aurais cherché une autre opportunité professionnelle sur place. De plus, je ne pourrais pas m’en vouloir car j’avais fait de mon mieux. 

Lecture recommandée:  « Les 4 accords toltèques » de Don Miguel Ruiz qui propose 4 principes de vie qui amènent à la liberté personnelle : l’un d’entre eux est de faire toujours de son mieux.

  1. J’ai également décidé de penser que si le plan A ne marchait pas, c’est qu’il n’était pas fait pour moi et que quelque chose de mieux m’attendrait. Cela a un effet hautement rassurant. Je le croyais profondément.

Comment accepter avec sérénité les émotions, angoisses et questionnements liés à un nouveau départ pour vivre et travailler à l’étranger ? Sortir de sa zone de confort peut être excitant et douloureux.  Réaliser ses rêves en acceptant l’inconnu, est-ce possible ?

Il était dès lors devenu plus facile de me libérer du regard parfois soucieux des autres puisque je croyais dur comme fer qu’une solution allait se dégager. Je n’avais plus besoin de convaincre qui que ce soit puisque j’étais moi-même convaincue.

Finalement, le brouilard s’est éclairci peu à peu. Ce que j’avais semé a heureusement payé.

M’en inquiéter n’aurait rien apporté de plus à une situation dont je n’avais plus le contrôle. La réussite de mon plan A ne dépendait pas que de moi. 

Cela me fait dire que l’inquiétude est naturelle mais finalement ne nous aide pas plus que cela. On peut arriver au même résultat, sereinement, sans se faire un sang d’encre même si on ne connaît pas l’issue de notre problème du moment.

Je pense que mettre tout en œuvre pour arriver à son objectif et se rassurer sur le fait que même si tout ne marche pas comme prévu on trouvera un plan B, C, D, etc. peut nous aider à affronter de grands projets : après tout, il y a 26 lettres dans l’alphabet, non ?  

Enfin, il est clair que nous avons plus de ressources que nous le pensons et apparemment, on apprend jamais aussi bien que quand ce n’est plus si confortable. 

******

Entretemps, l’avion amorce sa descente.

prendre l'avion pour une nouvelle vie à l'étranger

La vitre du hublot me confirme que j’ai la tête dans les nuages mais avec des mini turbulences qui interrompent mon état de grâce.

De nouveaux paysages se dessinent, plus verts, plus montagneux. 

La petite heure de vol est décidément passée vite. 

L’hotesse annonce 25 degrés à notre point d’arrivée. Sa voix m’est tout d’un coup plus sympathique. 

Mes larmes ont séché. Je ne peux masquer un sourire sur mon visage. Je souris à cette nouvelle vie qu’il ne tient qu’à moi de recréer et définir dans ce nouveau pays, notre nouveau nid.

Comment accepter avec sérénité les émotions, angoisses et questionnements liés à un nouveau départ pour vivre et travailler à l’étranger ? Sortir de sa zone de confort peut être excitant et douloureux.  Réaliser ses rêves en acceptant l’inconnu, est-ce possible ?

J’ai rédigé ce texte, un peu plus personnel que d’habitude, en grande partie dans l’avion me menant dans notre nouvelle terre d’accueil.  

As-tu toi aussi eu des sentiments contrastés en amorçant un projet rêvé ? Si c’est l’expatriation, comment as-tu vécu le départ ? Plutôt fonceur-euse sans regarder en arrière ou as-tu eu du mal à aller de l’avant ? Ravie d’être de retour sur le blog et de lire tes expériences sur le sujet que tu sois d’ici ou d’ailleurs…

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A très bientôt,

On est ensemble,

Mrs W.

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2 comments

Anne 15 octobre 2019 - 15 h 54 min

C’est est faisant le grand saut que j’ai découvert que moi aussi j’avais des ailes…
Merci de nous partager ce moment, dans le fond si intime, du départ pour l’inconnu.
Bravo!!! Gros bisous!!

Reply
Mrs W. 15 octobre 2019 - 20 h 57 min

Merci Anne ! Pour tes retours, tes mots toujours si encourageants ! Le grand saut vaut le coup ! Gros bisous 😘

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