Quel est cet ingrédient mystère qui nous sépare des personnes qui foncent sans se poser de questions alors qu’on se freine encore et toujours convaincu(e)s qu’il nous manque encore des compétences pour démarrer ce projet, ce job, ce challenge qui nous fait tant envie ? Au travail, qu’est-ce qui peut bien arriver à nous convaincre que les autres ont l’air de tout gérer mieux que nous malgré notre expérience et nos résultats parlants? Tu t’es aussi peut-être demandé un jour ce qui pouvait bien pousser cet-te étudiant-e à stresser à chaque examen comme si c’était le premier de sa vie alors qu’il ou elle finissait toujours par cartonner?
Nous avons un winner dans la salle : le doute ! C’est bien de cet « ami-ennemi » dont il est question.
Je doute donc je suis ?
C’est parfois plutôt l’inverse, je doute donc je ne suis pas…là où je voudrais être.
Je stagne.
Pire, à force de douter de moi, je m’enfonce et m’empêche de naviguer dans ces eaux que j’imagine hors de ma portée, me prenant tantôt pour un-e débutant-e, tantôt pour une imposture qui risque d’être démasquée.
Je propose dans ce seizième épisode de balayer ces croyances car nous avons les armes et toutes les raisons de choisir d’ignorer ce doute incessant et d’enfin nous faire confiance. Une thématique que j’ai choisi d’aborder en deux épisodes avec des anecdotes personnelles. Dans cette première partie, on envisagera une première raison d’ignorer le doute : parce que nous avons des acquis. Ca paraît simple et pourtant…
Aperçu – 3 raisons d’ignorer le doute et de se faire confiance (partie 1)
I. Parce que nous avons des acquis
- L’enfer c’est moi, pas les autres
- La nécessaire prise de conscience de ses acquis
- S’appuyer sur ses acquis pour s’élever
- Conclusion de la première partie
I. Parce que nous avons des acquis
1. L’enfer c’est moi, pas les autres
J’ai intégré l’idée de tenir compte de mes acquis à l’époque heureusement révolue pour moi des « blocus » qui imposaient à l’étudiante de droit que j’étais de retenir en quelques jours (mais où étions-nous pendant l’année quand il fallait surligner nos notes de cours ?) des pavés de plusieurs centaines de pages dont parfois je n’avais jamais vu la couleur.
Si je dois bien avouer que le contenu de mes fiches et résumés de cours (souvent élaborés en dernière minute) reste un souvenir lointain, le sentiment qui parcourait tout mon être lors de ces périodes de bloque intensive est encore vif.
Je passais par toutes les phases :
- entre l’optimisme (oui je gère, je vais y arriver),
- la procrastination (et si je rangeais d’abord les 4 recoins de ma chambre ou prolongeais ma pause me découvrant alors une passion soudaine pour le téléfilm de 15 heures sur TF1 ?)
- la prise de conscience (ah ouais quand même, 400 pages en caractère 10 en 3 jours ! euuuh ok !),
- le découragement (au secours, il est 4h du matin, les oiseaux commencent à chanter et je dois rédiger 200 fiches de synthèse pour après-demain et j’en ai fait royalement 4 aaaaaaaaahhhh),
- la remise en question de tout (mais pourquoi ai-je choisi de faire cela ? Où vais-je ? Qui suis-je ?)
- puis l’autodestruction (non je vais pas y arriver, je suis certaine que le prof va m’interroger sur la note infrapaginale n° 733 que je n’ai pas eu le temps d’examiner).
A me lire, vous l’aurez remarqué, j’étais quelque peu angoissée, un rien perfectionniste (qui lit les notes de bas de page à ce stade, je vous le demande???) et parano.
On dit souvent que nous sommes notre propre ennemi. Dans mon cas c’était vrai.
L’enfer c’était moi et pas les autres.
J’étais en lutte continue avec moi-même qui tentais de me décourager en me disant que je n’y arriverais pas, persuadée que les autres étaient d’ailleurs beaucoup plus avancés et efficaces dans leur étude (leurs 200 fiches étaient déjà prêtes depuis longtemps!).
Quand j’avais réussi à me convaincre de ma nullité absolue, j’entamais l’étape suivante et logique du processus d’auto-découragement qui – on est d’accord – ne faisait absolument pas avancer le schmilblick : pleurer.
Seriously ? Oui j’étais une petite nature. Et très souvent, en séchant mes larmes, je me rendais compte que j’avais perdu encore plus de temps et que du coup j’allais encore moins y arriver (au-secours sortez-moi de là !).
2. La nécessaire prise de conscience de ses acquis
Heureusement, j’avais la chance d’avoir un système de support assez organisé. Mes parents étaient aux petits soins pour moi. Tout ce que je devais faire c’était d’étudier. Le reste, ils s’en chargeaient, en ce compris les séances d’encouragement quand mes batteries étaient à plat.
Ma mère, si elle est probablement une des personnes les plus douces, fortes et gentilles à la fois que je connaisse (en même temps c’est ma môôômaaaan), elle ne va pas pour autant vous caresser dans le sens du poil. Surtout si elle voit que vous foncez droit dans le mur.
Alors que je cherchais du réconfort auprès d’elle lors d’une de mes phases de découragement aigue ponctuée de sanglots, elle m’a gentiment remise à ma place :
« Oui mais bon, toi c’est toujours pareil pendant tes blocus, tu les abordes comme si tu n’en avais jamais fait. Arrête de toujours repartir à zéro comme si tu étais une débutante. Un moment donné, tu dois accepter que tu as certains acquis et ne pas repartir à zéro à chaque fois !!! »
Au début, je ne comprenais pas du tout ce qu’elle me voulait (y’a moyen d’inclure un forfait consolation dans le pack ou pas ?).
Mais finalement, elle ne remettait pas en cause le fait que je passe par une période de stress très difficile à gérer physiquement et psychologiquement, ni le fait que j’avais énormément de travail. Par contre, ce qu’elle ne tolérait pas, c’est le fait que je renie totalement tous mes acquis.
La réalité était pourtant bien là. J’avais déjà réussi mes deux premières années de droit. Même si c’était manifestement difficile sur le moment, j’avais déjà fait mes preuves. J’étais tout à fait apte à gérer une session lourde d’examens et à donner des résultats, même de très bons résultats.
L’expérience difficile correspondait à la routine habituelle dudit blocus mais en appliquant ma formule magique habituelle, ça allait forcément fonctionner, comme à chaque fois. Et même si ça ne marchait pas, y’avait-il vraiment mort d’homme ?
Ma mère m’invitait à arrêter de me sous-estimer alors que les faits allaient à l’encontre du film d’horreur que je m’étais raconté pour me faire peur. Cela n’avait tout simplement aucun sens.
Cela a été une réelle prise de conscience. Ma mère m’a mise face à mes réalités (je ne sais pas pourquoi la chanson des années « 90 « Back to liifffe, back to reality » me vient en tête, petit lien ici pour les nostalgiques du groupe Soul II Soul).
Je comprenais alors les regards dédaigneux de certains collègues de classe quand je disais que je stressais avant un examen. Il fallait que j’arrête cette mascarade et me fasse confiance ou au moins à l’expérience qui avait déjà démontré mes capacités.
Je ne dis pas que par la suite, j’ai arrêté totalement de stresser mais par contre, lorsque j’entrais à nouveau dans une phase de découragement intense me faisant presque croire que j’allais forcément tout rater, je repensais à cette petite voix me disant d’arrêter de repartir à nouveau à zéro.
Et j’ai appris, par la même occasion, à ne pas trop me plaindre devant des personnes qui avaient moins de facilités que moi. Je réservais mon bureau des plaintes à mon cercle proche familial ou à mes amies qui passaient par les mêmes délires que moi.
A quoi bon se plaindre auprès de gens qui ne comprendraient pas ou mal le sens de nos plaintes, aussi sincères soient-elles ?
3. S’appuyer sur ses acquis pour s’élever
Cet exemple des études est transposable à d’autres challenges que nous avons déjà relevés par le passé et auxquels nous pouvons certainement nous raccrocher.
Je ne dis pas qu’il faut uniquement se reposer sur ses acquis mais pourquoi les ignorer ?
Pourquoi faire comme si nos talents n’existaient pas? Pourquoi ne pas plutôt les utiliser comme un tremplin face à des épreuves similaires ou même différentes mais boostés par la confiance que peuvent nous procurer nos réussites passées ? En effet :
- Reconnaître ses propres acquis et talents nous permet de nous concentrer alors sur la tâche à accomplir et les moyens d’y arriver plutôt que sur notre supposée nullité absolue et la conviction qu’on n’y arrivera pas.
- C’est aussi plus pratique : cela nous fait gagner du temps et ce n’est pas de l’arrogance, mais de la maturité à mon sens. Un changement de regard qui peut faire la différence. On avait déjà abordé sur un autre sujet dans les épisodes 3, 4 et 5 ce que notre changement de regard sur notre propre situation peut avoir comme impact sur notre confiance face aux questions très indiscrètes que l’entourage peut nous poser sur le mariage, les enfants, la maison).
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4. Conclusion de la première partie
Je ne sais pas pour vous, mais lors des J.O, je me découvre à chaque fois un intérêt soudain pour l’athlétisme.
Vous aurez remarqué lors de l’épreuve du saut à la perche (qui m’a toujours fascinée) que l’athlète dispose de plusieurs essais. S’il rate une première fois, il ne meurt pas, il ne rentre pas chez lui, il peut même réessayer et qui sait, il finira peut-être par triompher cette fois-là ou peut-être, simplement battre son propre record – ce qui est un progrès non négligeable – ou fera encore mieux aux prochains J.O s’il ne termine pas sur le podium au premier essai (ce qui est fort probable dans la vie d’athlète et dans la vie tout court finalement).
La comparaison avec l’athlète me parle aussi car lorsqu’il a franchi un seuil de hauteur, au prochain tour, tout le monde reconnaît qu’il a franchi ce cap : ni lui-même, ni le public, ni personne ne remettrait en cause cet état de fait. C’est un acquis.
Il est alors autorisé à franchir la hauteur suivante qui est un peu plus élevée. Le jeu serait interminable et incompréhensible si à chaque tour il devait à nouveau repartir à zéro.
Soyons comme cet athlète, tentons, retentons, encore et encore, forts de nos acquis. Reconnaissons-les et surtout utilisons-les pour le tour suivant qui sera peut-être un peu plus difficile mais peut-être pas infranchissable.
Je ne vais pas vous vendre du rêve, cela ne se fera pas en un jour.
Cela prend du temps surtout si on a tendance à se diminuer ou à ne pas voir nos atouts ou douter tout le temps de nous.
Mais il n’est jamais trop tard pour essayer n’est-ce pas ? Il y a déjà au moins une bonne raison de le faire…
Si tu n’es pas encore convaincu-e, la suite de cette série sur le doute et la confiance se prolongera dans le prochain épisode où j’aborderai deux autres raisons d’ignorer le doute et de choisir la confiance en soi…
En attendant, on peut continuer la conversation sur ton ressenti ou ton expérience par rapport à ta manière de gérer le doute par le canal que tu préfères: la section commentaires ci-dessous ou encore par e-mail ou sur la page instagram du blog.
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On est ensemble,
Mrs W.
8 comments
Cet article tombe à pic ! Si ce n’est pas un signe, je ne m’y connais pas. Je passe un entretien en English smercredi prochain. Le recruteur de UK, avec lequel j’ai eu quelques entretiens téléphoniques, m’a déjà gentiment demandé de modifier mon niveau d’english car il le trouve lui très bon….Bien que ce soit un englishmen qui le dit, ce doute, ce fameux doute. …Méthode couet à l’adresse de moi-même *Yes I can*👍
Go go go girl ! Of course you can ! What else do you need ? Bonne chance pour ton entretien 👌🏾 On est ensemble ! Merci d’être passée par ici 👌🏾
Merci d’avoir soulever ce problème!
C’était un plaisir ! On a pas fini d’en parler…Une seconde partie suivra (suspense insoutenable je sais 😁)
Hello 🙂
Merci pour ce reminder, que la seule chose qui peut vraiment nous bloquer, c’est nous même ! 🙂
Avec plaisir ! On ne pouvait pas mieux le résumer je pense 👌🏾 À bientôt !
Le doute peut être parfois notre pire ennemi ! Douter c’est bien, nous ne sommes pas tout puissant mais à trop douter, on se met en échec et c’est dommage …
Merci pour ton article riche en enseignement !
Merci d’être repassée par ici et pour ton partage qui résume bien le fait que ce doute est réellement un ami-ennemi. À méditer…À bientôt !