#4 – ET SINON C’EST QUAND QUE TU…achètes?

by Mrs W.

Dans cette seconde partie de la saga « Et sinon c’est quand que tu… », on continue dans la série des questions directes et indiscrètes dans un domaine un peu plus matériel

Articles liés: l’épisode 3 sur le mariage & l’épisode 5 sur la pression d’avoir des enfants.

Il faut croire que notre parcours intéresse au point de nous envahir de questions sur notre (absence de) patrimoine immobilier maintenant…Et si on trouvait le ton juste pour (ne pas) y répondre ?

Un bref rappel à l’ordre à nous-même et aux autres s’impose.  Je vous le propose dans un épisode short and sweet.

Et sinon c'est quand que tu achètes une maison, un appart? Ces questions indiscrètes peuvent parfois nous mettre une pression inutile. Tentons d'y répondre en toute quiétude bien dans nos baskets

I. Une brique dans le ventre

On dit souvent des Belges qu’ils ont une brique dans le ventre. Comparativement à d’autres grandes capitales comme Paris ou Londres, l’immobilier bruxellois est un peu plus accessible, et en tout cas bien ancré dans les mœurs.

La plupart des personnes de mon entourage professionnel, dès qu’ils avaient commencé à travailler, ne tardaient pas à contracter un emprunt hypothécaire pour l’achat d’un appartement.

Certains étaient plutôt bien lotis avec le soutien financier de leur famille ou d’autres attendaient de mettre un peu de côté mais franchissaient très vite le cap de l’achat.

On en est vite arrivé à une situation où j’étais l’une des seules de mon équipe à ne pas être propriétaire.

Je détonnais dans le paysage.

C'est quand que tu achètes un bien immobilier? Comment répondre à ces questions guidées par la pression sociale sans se sentir mal dans notre propre parcours et notre propre rythme?

A certains moments, les conversations de couloir tournaient autour du sacro-saint bien immobilier sous toutes ses formes, qu’il s’agisse par exemple de:

  • la rénovation d’une cuisine,
  • la destruction d’un mur,
  • la création d’une annexe,
  • l’extension de la véranda,
  • la remise de l’électricité aux normes,
  • des primes pour des panneaux photovoltaïques, ces dernières étant en lente voie de disparition entretemps si j’ai bien compris.
  • …En fait je n’ai plus envie de continuer la liste.  Mais vous avez compris l’idée quoi !

C'est quand que tu achètes un bien immobilier? Comment répondre à ces questions guidées par la pression sociale sans se sentir mal dans notre propre parcours et notre propre rythme?

Cela ne me dérangeait pas du tout de suivre les tribulations immobilières de mes collègues – dans l’intervalle, j’avais retenu la leçon (voir épisode 3 sur le mariage) : « Your time will come ! » Mais apparemment cela commençait à titiller certains interlocuteurs que je ne participe pas activement à leur échange.

II. Le jugement dernier

Je devenais une curiosité et à certains égards, un rien dérangeante.

Les questions fusaient : – « Mais finalement, t’attends quoi pour acheter ? », – « Les taux sont bas », – « tu perds ton argent dans les locations, si t’achètes au moins t’investis », prenant même la plus jeune stagiaire à témoin – « regardes XYZ a acheté elle, elle est plus jeune que toi, elle a pas froid aux yeux elle », – « n’attends pas trop hein ! ».

Ma réponse était toujours plus ou moins similaire : « Pas tout de suite ! Oui oui je sais, on y pense ! Ca viendra ». La conversation était généralement close même si je décelais chez certains interlocuteurs un regard désapprobateur.

Dans ce cas-ci, ce n’est pas vraiment la question qui me dérangeait.

Elle était légitime dans un environnement où l’achat était la norme. Ce qui me perturbait davantage, c’était les gens qui ne se satisfaisaient pas de ma réponse – volontairement concise et n’amenant pas à une plus longue conversation – et poursuivaient leur interrogatoire comme s’ils étaient investis d’une mission de me convaincre (de ce que je savais déjà).

Cela m’a amené à m’interroger sur une telle insistance.

Je peux comprendre leur envie d’aider mais j’étais loin d’être une demoiselle en perdition.

J’avais plutôt l’impression que c’était un moyen pour certains de se rassurer sur leur mode de vie, avec un langage qui cachait à peine des sous-titres sur des airs de La cigale et la fourmi de La Fontaine version 2.0, du style:

« ok elle se fait des petits city trips à tout va pendant que je rénove ma cave tous les week-ends depuis 6 mois mais elle n’a rien compris à la vie, je n’ai peut-être pas profité pleinement de mes loisirs dernièrement, mais elle n’a rien compris, elle ne possédera rien. »

En quelque sorte, il s’agissait d’une validation de leur choix de vie qui était le bon, le plus logique par rapport au mien qui était forcément mauvais.

III. Chacun sa route, chacun son chemin

Petit correctif :

  • Premièrement, ces personnes ne savaient rien sur mon parcours de vie, ni sur mes circonstances.
  • Deuxièmement, je ne dois aucune explication à personne, d’où ma réponse concise qui devait pour moi clore le débat.
  • Troisièmement, le fait de ne pas suivre la voie tracée ne veut pas dire que vous faites fausse route. Bien sûr que je savais que posséder un bien était une bonne chose mais encore une fois j’avais le droit d’avancer à mon rythme en fonction de mes circonstances de vie. Et si ça dérange, et bien ma foi, on s’en fout, du moment que je sais pourquoi j’en suis à ce stade et que j’ai mes objectifs en tête.
  • Enfin, le fait que leur choix soit le bon n’impliquait pas automatiquement que le mien était mauvais : Chacun sa route, chacun son chemin[1] !

*

*          *

J’espère que ce partage aura fait écho à des situations vécues que vous soyez d’un côté ou de l’autre de la question, l’enquêteur curieux – parfois sans mauvaise foi – ou le suspect interrogé (parfois c’est vraiment ça, je vous jure).

Dans le prochain et dernier épisode de cette trilogie (on est loin de Star Wars mais trilogie quand même), on abordera la thématique des questions indiscrètes sur un sujet plus intime et d’autant plus embarrassant lorsqu’il est formulé sous forme de questions.

On est ensemble,

Mrs W.

————

[1] Vous n’aviez pas reconnu la (moyennement) subtile référence au refrain de la chanson de Tonton David, Chacun sa route de 2002? Voilà qui est fait.

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2 comments

Diane.M 13 octobre 2018 - 13 h 04 min

Chacun son chemin, chacun ses rêves, chacun son destin…

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Mrs W. 13 octobre 2018 - 13 h 06 min

Voilà on reconnaît les vraies avec les vraies références hahaha

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