« […] quand nous avons de grands trésors sous les yeux, nous ne nous en apercevons jamais. Et sais-tu pourquoi ? Parce que les hommes ne croient pas aux trésors. » (Extrait de l’Alchimiste, Paulo Coelho)
Prélude : Pourquoi Bruxelles?
Alors que je partageais avec mon cercle restreint sur un réseau social bien connu un joli cliché d’une après-midi à Bruxelles, j’ai reçu un message privé sur un ton aussi étonné que gentiment moqueur : – « Hahaha t’aimes trop Bruxelles toi, c’est incroyable ! ».
Il est vrai que mon mari et moi avions récemment pris une nouvelle habitude : explorer la ville en y arpentant ses rues et ruelles, un peu comme des touristes, partant de notre quartier du centre aux confins de la ville (pas trop loin quand même, y’a pas écrit randonneuse ici).
Au rythme de nos pas, je redécouvrais cette ville que je connaissais pourtant par cœur avec un autre œil, celui du moment présent, de la gratitude et de l’appréciation de ce que cette ville imparfaite m’avait offert jusque-là et continuait à m’offrir.
Ce qu’on avait sous nos yeux n’était pas si mal finalement surtout quand il ne pleut pas, entendons-nous bien (parce que la pluie qui te rentre dans les os c’est juste pas possible).
Alors aujourd’hui mon partage sera un peu différent, sous forme de déclaration, une déclaration d’amour (oui carrément) à Bruxelles dont j’ai appris à apprécier, avec une pointe d’humour et d’auto-dérision à la belge, les petits défauts et absurdités.
Habituellement en arrière-plan de mes tribulations (sur mon parcours voy. ici ou encore ici), je veux la mettre à l’honneur et lui rendre ses lettres de noblesse, en toute sincérité. Un tour d’horizon dans ma ville de coeur que j’aborderai au cours des deux derniers épisodes de cette première saison sur le blog.
Sommaire
- Une affaire de coeur
- Une première impression contrastée
- Un sentiment d’inachevé
- Parfois du grand n’importe quoi
- Des trésors cachés : suivez le guide en 4 étapes
1) Une affaire de coeur
Avant tout, entre elle et moi c’est sentimental.
Comment ne pas ressentir quelque chose pour cette ville qui m’a vu naitre et bien avant a accueilli à bras ouverts (ou presque) ma famille maternelle fraichement débarquée à la fin des années soixante forcée par l’exil de démarrer une nouvelle vie loin de ses terres congolaises devenues zaïroises.
C’est la ville où plus tard mes parents se rencontreront et m’ont appris à aimer ce pays comme le mien, tout en ne reniant pas d’où je venais.
C’est aussi ça Bruxelles, découvrir enfant en tenant la main de mon papa le défilé du 21 juillet (et sa drache nationale) suivi du sacro-saint feu d’artifice.
Des souvenirs simples et joyeux.
2) Une première impression contrastée
Il y a dans cette ville un mélange des genres architecturaux qui peut laisser perplexe : vous y observerez de l’art nouveau, des hommages muraux à la bande dessinée mais aussi des bâtiments peu entretenus ou esthétiquement douteux en face d’une cathédrale à couper le souffle ou à deux pas d’une des plus belles places du monde (faut-il encore nommer la Grand Place ?) le tout, sans réelle impression d’une vision cohérente globale.
Un flou artistique me direz-vous ?
Contrairement à des villes comme Paris ou Rome, il faut bien se l’avouer, on n’en tombe pas forcément amoureux au premier regard, et pourtant…
3) Un sentiment d’inachevé
Il y a de l’idée mais on a parfois une impression d’inachevé : demandez aux échafaudages du majestueux Palais de Justice surplombant la Place Poelaert.
>Articles liés : sur les défis de la vie d’avocate et de la vie professionnelle en général, voy. l’autre noire du cabinet ou l’importance de dire NON
Selon la légende, ces échafaudages seraient installés depuis tellement longtemps qu’on ne peut plus les enlever au risque de toucher à la stabilité du bâtiment.
Pour ma part, je n’ai jamais vu de mon vivant un seul ouvrier sur ces échafaudages…
Une histoire belge, me direz-vous…
4) Parfois du grand n’importe quoi
Un peu de difficulté à retrouver votre chemin? Au risque de vous décevoir, certains marquages au sol un peu flous et autres panneaux de déviation surprise, suite aux innombrables chantiers moyennement coordonnés, ne vous seront pas toujours de la plus grande utilité (#circulezyarienavoir):
Vous prendrez bien le métro bruxellois mais n’y cherchez pas toujours une logique et espérez surtout qu’aucun touriste ne vous pose des questions d’orientation (« attendez, il y a 2 arrêts Simonis localisés au même endroit mais nommés tantôt Elisabeth et tantôt Simonis repris sur 3 lignes différentes ??? J’ai mal à la têêêête »).
Oh surprise, lorsque coincée dans le trafic derrière votre volant, vous constatez la fermeture pour une durée indéterminée d’un énième tunnel apparemment en ruine sans qu’on ne puisse pendant des semaines identifier parmi la multitude d’instances compétentes celle qui sera responsable de sa réparation.
Petite précision : le choix institutionnel est en effet presque infini : on s’y perdrait entre les 19 communes, le Fédéral, la Région, la Communauté française (qui n’a rien à voir avec la France mais que certains préfèrent appeler alors Fédération Wallonie-Bruxelles mais ne vous méprenez-pas ce n’est pas la dénomination officielle), sans oublier la COCOF, la COCON et la COCOM (bonne chance pour comprendre à quoi servent tous ces acronymes). Et pourquoi pas le pape tant qu’on y est ? Quitte à être complet…
Un constat est clair : personne ne se bouscule au portillon pour régler rapidement le problème.
Un peu lassée de ce match de ping-pong des responsabilités, on se résigne derrière ce volant… Cela finira bien par s’arranger.
En attendant, avec tout cela, sans compromis à la belge en vue, ma ponctualité plus que chancelante est, dans ce genre de moment, définitivement enterrée.
C’est aussi cela Bruxelles, c’est excessivement énervant…promis, juste de temps en temps.
5) Des trésors cachés tu y trouveras
Jusque-là je ne l’ai pas super bien vendue, je dois bien l’avouer en me relisant. Mais on avait dit qu’on était honnête non ?
Pas l’amour au premier regard, je vous disais.
Par contre je peux vous garantir qu’en prenant le temps de la connaître on ne peut s’empêcher de l’aimer et d’apprécier ses trésors. Car elle en regorge, la Belle.
Suivez-moi, je vous emmène en 4 étapes : (i) La Belle et l’absurde; (ii) T’as vu la vue? ; (iii) ceci est bien une ville des arts et enfin (iv) je me mets au vert.
Etape 1 : La Belle et l’absurde
Partons du cœur de la Grand Place de Bruxelles et ses alentours et posons-nous une question existentielle : une ville dont le monument phare est un petit garçon moyennement impressionnant qui pisse ; c’est pas la quintessence de l’autodérision ça ?
Etape 2 : T’as vu la vue?
Sinon, à part me poser des questions sans intérêt, j’aime bien lors de mes balades dans le centre m’arrêter quelques instants au sommet du Mont des Arts qui révèle une vue imprenable sur le bas de la ville.
Le magnifique bâtiment art nouveau du Musée des instruments de musique attire aussi toujours mon regard.
Etape 3 : Ceci est bien une ville des arts
L’art sous toutes ses formes est roi entre les galeries, les « BOZAR » ou le temple du surréalisme du Musée Magritte, la Place de la Monnaie et son opéra (j’aime pas l’opéra mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas admirer le bâtiment qui l’abrite non ?).
Les fans de théâtre marcheront aisément jusqu’au Théâtre de la Place des Martyrs: personnellement je ne vais pratiquement jamais au théâtre mais cette Place est, je l’avoue, une intéressante oasis de calme derrière la tempétueuse Rue Neuve (agoraphobes s’abstenir) toujours noire de monde.
Les arts de rue ont aussi largement leur place dans la capitale.
Et votre amour des concerts d’artistes plus confirmés pourra être comblé par les différentes salles de concert plus ou moins intimistes à moins que vous ne préfériez l’ambiance survoltée des festivals d’été ou autres jazz marathons.
C’est aussi ça Bruxelles, une ville culturelle qui bouge.
Etape 4 : je me mets au vert
Envie de vert ? Des parcs et des bois vous trouverez.
Préférant, les premiers aux seconds (je vous avais déjà dit je suis CI-TA-DI-NE) mon cap s’orientera vers le Parc du Cinquantenaire avec dégustation obligatoire d’une glace de chez Capoue, le calme des Etangs de Woluwé ou encore le joli Parc Egmont où on peut salement bruncher le dimanche (je crois qu’il devient de plus en plus clair que j’aiiimmmme manger).
Bon, je vous ai mis l’eau à la bouche là ? Je ne suis pas le guide du routard, mais allez voir par vous-même, elle vaut le détour la Belle.
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On continuera à en parler dans le prochain et dernier épisode de cette première saison qui aura été très riche en échanges et partages, et on sortira même des sentiers battus.
En effet, les trésors de Bruxelles ne s’arrêtent pas à la beauté de certains lieux touristiques à cocher à tout prix : c’est bien plus profond et riche que cela.
Loin d’être parfaite (mais qui l’est?), Bruxelles se démarque aussi et surtout par ses habitants, sâcré mélange de couleurs, langues et cultures réunies dans un espace assez dense provoquant les échanges qui peuvent s’avérer riches quand on s’y attarde.
Suite au prochain et dernier épisode donc…
En attendant, j’ai découvert cette vidéo sympa (ici) qui donne un bel aperçu de ma ville de cœur qu’entretemps j’ai récemment quittée pour goûter aux joies de l’expatriation…
Mais ça, c’est une autre histoire qu’on abordera peut-être à une autre occasion…
Et vous, quel est votre coin préféré de Bruxelles ?
On est ensemble,
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Mrs W., Une fille de Bruxelles