On vous en pose vous des questions ? Des questions indiscrètes, qui dérangent, qui dénotent, qui s’immiscent dans notre intime alors qu’on n’avait rien demandé, nous.
Je vous propose dans une série de trois épisodes sur le thème « Et sinon c’est quand que tu… ? », de nous focaliser sur trois questions que les gens nous posent parfois innocemment (ou pas) et on ne va pas se mentir, qui nous mettent parfois dans l’embarras…J’espère vraiment plus pour longtemps.
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Cette première partie de la série « Et sinon c’est quand que tu…? » sera consacrée à cette éternelle question du mariage…
I. Entre l’horloge et le miroir…
Pour moi, cela a commencé à 25 ans, le verdict était tombé : – « Bon, tu deviens veille maintenant, c’est quand que tu te maries ? Il faut plus trop traîner avec ces choses-là ».
J’étais stupéfaite d’entendre ces mots sortir de la bouche d’un cousin certes plus âgé que moi mais que j’aurais toujours qualifié d’assez moderne.
Ce qui m’a surtout frappé c’est qu’il avait l’air convaincu de la teneur de ses propos. Il ne cherchait pas du tout à se moquer de moi : il utilisait un ton affecté et empreint d’empathie, persuadé qu’il me transmettait une sagesse digne de Lao Tseu.
L’horloge a sonné. Il est l’heure. Tu es en retard. »
Mais finalement, en retard sur quoi ?
A l’époque, je n’avais pas forcément le recul nécessaire pour balayer d’un revers de main ces questions indiscrètes (voire déplacées) sur ma vie. Et au fond de moi, je doutais. Car finalement où en étais-je ?
Sa question me renvoyait une fois de plus à mes propres questionnements sur le fait que la plupart des personnes de mon entourage, notamment mes camarades de l’université étaient soit fiancées ou mariées (bien comme il faut en sortant de l’unif avec leur bien-aimé rencontré sur le campus, de bonne famille et happily ever after) ou au moins en couple depuis un certain temps.
Moi je n’étais même pas au début du commencement d’un espoir de relation.
J’étais plutôt mariée à mon travail sur un mode repeat métro-boulot-dodo intensif (cf. l’épisode 1 sur la compétition), essayant de me faire ma place ou tout simplement de survivre dans un environnement professionnel exigeant.
Du coup, à part un bête sourire gêné suivi d’un moyennement convaincant – « quand ce sera le moment ! », espérant que ça passe, je restais muette et évasive face à mon interlocuteur qui me ramenait à ma situation apparemment peu enviable…enfin d’après lui.
II. La sagesse de la Mama
J’ai souvent eu pour habitude, depuis l’enfance, de partager mes doutes et peurs avec ma mère, une habitude qui ne s’est pas perdue en grandissant et même en devenant adulte : – « Mais pourquoi moi je ne me marie pas ? Tout le monde se marie ! J’en ai marre, je ne rencontrerai jamais personne ».
J’ignore comment, mais elle avait toujours le chic pour me ramener en quelques instants à l’évidence de la situation : -« Mais bon ma fille, dans la vie on ne peut pas tout avoir ! Pour le moment tu es focalisée sur ta carrière ; tu dois construire et te faire ta place dans ton travail. »
Et elle avait raison (Lao Tseu sors de ce corps !), j’en accomplissais des choses en un temps record au niveau carrière (pour en savoir plus sur mon parcours professionnel, vous pouvez cliquer ici).
Je n’aurais peut-être pas eu le focus nécessaire pour faire tout cela si j’étais entrée tout de suite dans le train-train classique d’une vie maritale avec la suite logique des enfants.
J’avais fait un choix de vie – à ce moment-là – qui ne me permettait pas encore d’être à cette étape.
Et puis en y réfléchissant, ça en devenait ridicule, je n’allais pas me marier avec le premier venu sous prétexte que l’horloge biologique de personnes tierces avait sonné sur base de leur propre vécu, leur histoire, leurs problèmes qui n’avaient rien à voir avec MON choix de vie.
J’étais dans le bon. J’allais rester concentrée et continuer à avancer dans cette direction.
III. My choice, my rules
Le temps nous aura donné raison car une chose est sure, le jour où je me suis mariée c’était en pleine conscience, pas parce que quelqu’un m’avait dit que c’était le bon âge, mais parce que j’avais à mes côtés la bonne personne, au bon endroit, au bon moment et que nous étions prêts.
C’était NOTRE moment choisi et voulu, donc le bon moment. J’avais vraiment le sentiment que les planètes étaient alignées.
Dieu merci, je n’ai pas foncé tête baissée avant ce bel alignement.
Pour la petite histoire, ceux qui nous posent ces questions incessantes et indélicates n’ont parfois pas eux-mêmes rempli la case qu’ils souhaitent que vous cochiez avec empressement. Du coup, lorsque j’ai compris que mon chemin était le bon, et surtout que je ne leur devais aucune explication, je n’hésitais pas à leur retourner la question : « Et toi ? ».
Silence radio.
Alors ne laissons pas les incertitudes d’autres personnes sur leur propre vie empoisonner la nôtre et restons concentrées sur nos choix en essayant d’apprécier la période que nous vivons.
Mon statut de célibataire est devenu beaucoup moins pesant à partir du moment où je l’ai assumé.
J’avais finalement plus de temps pour moi et mon propre développement professionnel et personnel : voyages, activités diverses, soin de moi (me time), shopping (ça c’est sûr ma garde-robe était on fleek), temps de qualité avec les amis et proches, sorties,…
Ce n’est bien sûr pas toujours une partie de plaisir, les doutes refont surface, mais ça ne donne pas pour autant le droit aux gens de s’immiscer dans notre intime surtout lorsque la situation est déjà pénible, alors on renvoie vite fait bien fait l’interlocuteur à son indélicatesse, qui entre nous était souvent dans mon cas réservée à la gente féminine (bizarrement mes cousins ou frères ne recevaient que trop rarement ce genre de remarques).
Mais ça, c’est un autre débat…
Je ne vous parle ici que de ce que j’ai connu et ressenti en tant que personne qui a accepté puis apprécié son célibat tout en désirant, à un moment donné, se marier.
Pour d’autres personnes, la vie de couple ou le mariage n’est pas forcément une finalité. Ce choix de vie doit être respecté sans qu’aucune explication ne doive être donnée.
My choice, my rules.
Même si ce n’est pas mon cas personnel, cela méritait aussi d’être souligné.
*
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Alors, dans la série « Et sinon c’est quand que tu… », quelle sera la prochaine question abordée ?
Suite au prochain épisode…Gros suspense, comment arriverez-vous à dormir, je me le demande???
On est ensemble,
Mrs W.
4 comments
Parfois on laisse le monde décider des impératifs de nos vies. C’est assez agaçant d’être réduite à une horloge biologique ou à un femme incomplète parce que mes ovules n’ont pas encore été fécondé. I’m am à women and I am enough at any stage of my life. No need for a man to complete me or a status to validate me.
Parfois j’ai l’impression que le mariage c’est le statut ultime à atteindre mais que les gens oublient que » célibataires qui attendent valent mieux que couples qui font semblants »
Tu as tout dit !!! En tout cas je vois que tu enchaînes les différentes histoires ! Ça fait plaisir. Bisous
J’ai vécu exactement la même situation. J’ai été très (certains diront trop) longtemps célibataire. Je me suis dit de nombreuses fois que je ne trouverais personne et perpétuerais la tradition familiale (j’ai un nombre incalculable d’aïeules qui sont devenues bonnes sœurs et de cousines célibataires). Certaines personnes, avec les meilleures intentions du monde, me disaient que je rencontrerais certainement quelqu’un un jour. Dans ma tête, je pensais plutôt « cause toujours, tu n’en sais rien ». Comme tu le dis, le plus important est de se retourner sur sa vie, apprécier ce qu’on a et tirer maximum parti de sa situation. Peut-être qu’on aura plus un jour, peut-être pas. Tout dépend de ses envies et de ses rencontres. Mais en attendant, on a toujours le contrôle de sa vie et le pouvoir de la remplir de choses qui nous procurent du bonheur.
Merci beaucoup pour ton partage ça me touche énormément de voir qu’on vit en silence les mêmes micro-aggressions et insinuations qui n’en restent pas moins blessantes à terme ! Heureusement on a choisi le bon côté de la vie où on choisit d’être heureux avec ce qu’on a et c’est déjà pas mal