#25 – Ces femmes qui nous donnent l’impression d’être nulle – Partie 3 : la snob

by Mrs W.
Comment faire face aux snobs ? Certaines femmes nous donnent l’impression d’être nulle comme les snobs qui méprisent ou excluent ceux qui ne font pas partie de leur milieu. On décortique pourquoi les snobs nous énervent et comment ne plus se laisser prendre ou atteindre par leur jeu de classe.

On clôture cette série sur Ces femmes qui nous donnent l’impression d’être nulle avec la dernière icône du genre qui finalement fonctionne tant au masculin qu’au féminin.

Après la collègue parfaite et l’ensorceleuse, on s’intéresse à une catégorie de personnes qui font aussi fureur dans l’art de te remettre à ta place d’un simple regard, où plutôt d’une absence de regard. Elle se caractérise par une attitude dédaigneuse et supérieure. Vous l’aurez peut-être reconnue : Mesdames et Messieurs, je vous présente la snob.

Et justement, comment faire face aux snobs qui nous donnent l’impression d’être nulle?

 

Comment faire face aux snobs ? Certaines femmes nous donnent l’impression d’être nulle comme les snobs qui méprisent ou excluent ceux qui ne font pas partie de leur milieu.  On décortique pourquoi les snobs nous énervent et comment ne plus se laisser prendre ou atteindre par leur jeu de classe.

Sommaire (temps de lecture : 4 min)

  1. Prélude
  2. Scène du crime: les années fac
  3. Usual Suspect : la snob en série
  4. Comportement du suspect: prendre les gens de haut
  5. Verdict: coupable?
  6. Conclusion : l’importance que je te donne

1. Prélude

Pour les besoins de la cause, on appellera l’intéressée Eléonore.  Mais avant de commencer, trois petites précisions s’imposent :

  • En aucun cas, je ne veux mettre dans le même panier, toutes les personnes qui sont nées avec une cuillère en argent dans la bouche. Après tout, on ne choisit pas d’où on vient ?
  • Ce serait faire le même jeu injuste de reprocher à quelqu’un son origine sociale aisée. Personnellement, je me suis liée d’amitié avec des personnes appartenant à un milieu différent sans que cela ne crée la moindre gêne et ai appris pas mal de celles-ci. Le statut social d’une personne m’importe peu.
  • En bref, le but n’est pas de taper gratuitement sur la haute bourgeoisie ou la noblesse mais de dénoncer au sein de celle-ci, certaines personnes qui sont (ou donnent l’impression d’être) convaincues qu’elles sont supérieures à d’autres de par leur origine sociale ou leur nom (Mademoiselle du Gratin de Pomme de terre près du Lac qui méprise tout ce qui bouge) et le font sentir à celles et ceux qui ne sont pas coulés dans le même moule.

2.  Scène du crime : les années fac

Personnellement, jusqu’à ce que j’en rencontre à l’université, je ne me préoccupais que très peu des « snobs ». Je venais d’une très bonne école hyper inclusive avec des personnes d’origines sociales et ethniques diverses : la meilleure école de la vie en somme car tu n’as pas d’autre choix que de t’ouvrir à la différence (#dédicaceaucollègedemoncoeur).

En entrant, sans transition, dans une faculté de droit un rien élitiste (sur mon parcours d’avocate et de juriste voy. la page about me), j’ai fait la connaissance, si je puis dire, de personnes qui n’avaient manifestement pas pour mission de s’ouvrir à quiconque ne faisait pas partie de leur monde.

Eléonore, notre snob en série, est plutôt du genre à fréquenter les personnes émanant de la haute bourgeoisie, voire de la noblesse.  Se repérant immédiatement, les élus se rassemblent en clan dressant devant eux un invisible mur infranchissable pour qui n’a pas grandi avec les mêmes codes. Ne faisant pas partie du club, tu seras, en principe, automatiquement exclu(e) de leur champ de vision.

Dans certains cas, leurs parents s’en chargeront déjà, en amont, en s’assurant d’organiser des groupes d’activités permettant de garantir l’entre-soi pour ces jeunes dits de « bonne famille ».

Comment faire face aux snobs ? Certaines femmes nous donnent l’impression d’être nulle comme les snobs qui méprisent ou excluent ceux qui ne font pas partie de leur milieu.  On décortique pourquoi les snobs nous énervent et comment ne plus se laisser prendre ou atteindre par leur jeu de classe.

Le mot d’ordre : ne surtout pas se mélanger.

Pour être honnête, je ne rêvais pas la nuit d’entrer dans ce cercle très fermé. Je trouvais ce comportement assez fascinant dans le sens où j’avais un vécu et un arrière-plan totalement différents. Tout cela était nouveau et en dehors de ma réalité de jeune étudiante. Alors j’observais de loin ce microcosme totalement imperméable à toute interaction.

Ce qui me dérangeait, par contre, c’était le mépris apparent de certain(e)s.

3.  Usual Suspect : la snob en série

Eléonore a un style vestimentaire assez classique. Dans sa version la plus sage (et la plus clichée, on est d’accord), elle arbore des perles à ses oreilles et autour de son cou, seule fantaisie autorisée à casser le très sobre numéro gagnant : pantalon en velours, ballerines, chemisiers et pull ou gilet nonchalamment posé sur ses épaules.

Surtout rien de trop suggestif, ni de trop près du corps : elle reste dans la silhouette pas trop visible ou flashy qui pourrait être assimilée à de la vulgarité. Des pièces simples, des matières nobles, le tout sans grand éclat dans l’échelle de la mode.

Comment faire face aux snobs ? Certaines femmes nous donnent l’impression d’être nulle comme les snobs qui méprisent ou excluent ceux qui ne font pas partie de leur milieu.  On décortique pourquoi les snobs nous énervent et comment ne plus se laisser prendre ou atteindre par leur jeu de classe.

On remarquera que chaque pièce, aussi ordinaire soit-elle, est une pièce de qualité avec des finitions impeccables garantie pour durer 20 ans (bon j’avoue que j’exagère un rien mais si je n’exagérais pas ce ne serait pas moi en même temps).

Fan de mode, je dois dire que j’étais rarement impressionnée par son style vestimentaire.

            Article lié : sur la sape de chez moi voyez l’épisode 18 sur les bienfaits du look

4. Comportement du suspect : Prendre les gens de haut

Son super pouvoir à la snob c’était son attitude : un parfum de suffisance mêlé à de l’entre-soi, avec un vent de supériorité dans le regard.

Dans sa version altermondialiste, Eléonore et ses potes qui portent des vêtements faussement négligés (mais de marque très chère quand même) font montre d’un semblant d’ouverture avec des voyages spartiates en Inde ou dans des pays africains où elles et ses amis ont construit des maisons ou des puits pour ces pauvres petits enfants qui souffrent mais avec un sourire tellement sincère comme l’indique la légende des photos d’elle entourée de ces petits noirs tellement contents d’avoir été sauvés.

Mais en creusant vraiment l’arrière-plan de la Eléonore ouverte au (tiers) monde, on se rendra compte que son cercle restreint, aussi humaniste soit-il au dehors, ne compte aucune personne issue d’un autre milieu que le sien ou de couleur aussi basanée que ces enfants qu’elle s’est empressée d’aller sauver.

Comment faire face aux snobs et à leur petit jeu de classe sans y perdre son estime de soi?

Une expérience de diiiiingue (avec l’accent qui va avec) selon ses propres dires, qu’elle ne manquera pas d’ajouter sur son cv dans la rubrique volontariat.

On emprunterait presque à Lavoisier sa formule : rien ne se perd, rien ne se crée.

Vous l’aurez compris, je grossis le trait. Mais quelque part, vous l’admettrez, il y a un fond de vérité et de déjà-vu.

5. Verdict : Coupable ?

En lisant mes quelques lignes, on peut se dire que son casier n’est pas très impressionnant. Qu’a-t-elle fait de répréhensible finalement ?

  • faire mine de ne pas me connaître dans les couloirs de l’université quand elle était avec ses potes alors qu’on venait de travailler deux heures sur un travail de groupe à la bibliothèque? Franchement, j’étais assez reconnaissable étant la seule noire du groupe de travail. Nous n’étions que quelques rares plus foncés dans l’auditoire. Je l’ai eue mauvaise (suffisamment que pour m’en souvenir plus de quinze ans plus tard apparemment).
  • M’ignorer encore quand je l’ai naturellement saluée à une soirée dans un appart d’étudiants organisée par une de mes amies (familière avec ce milieu de la haute mais qui était très ouverte contrairement à Eléonore)? Elle ne s’est par contre pas gênée pour accoster mon amie avec le sourire. En même temps, c’était l’hôte de la soirée : elle n’allait pas lui nier la tronche, mais je n’ai vraiment pas apprécié non plus.

Comment faire face aux snobs ? Certaines femmes nous donnent l’impression d’être nulle comme les snobs qui méprisent ou excluent ceux qui ne font pas partie de leur milieu.  On décortique pourquoi les snobs nous énervent et comment ne plus se laisser prendre ou atteindre par leur jeu de classe.

  • Ne m’adresser la parole spontanément que par intérêt: en l’occurrence à partir des résultats des examens de janvier affichés dans le corridor qui montraient que je figurais dans le top des meilleurs étudiants (une fac un peu élitiste je vous disais : drôle d’idée que de stresser encore plus les étudiants en affichant leur classement). J’étais apparemment digne d’exister mais uniquement pour demander des notes à emprunter, il ne faut quand même pas rêver.

 

J’avoue qu’on ne parle pas de vol avec violence ni d’injures haineuses. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, comme le dit l’expression (que je trouve assez rigolote).

6. Conclusion : l’importance que je te donne

Très honnêtement, je pense que ces moments m’ont marquée car ils ont eu l’effet d’une claque sociale :

  • C’était une véritable leçon de vie que de se rendre compte que tout n’est pas que partage, ouverture et amitiés sympathiques (sur un air de Michael Jackson We are the world, we are the chiiiilldreeeen).
  • Moi qui avais toujours été Everybody’s friend (voy. l’épisode 9 sur le fait que tout le monde ne peut pas être ton ami), je me retrouvais face à une réalité sonnante et trébuchante : certaines personnes te mépriseront sans raison justifiée, de par ta différence sociale ou ethnique sans même te connaître.

Après les examens de janvier, je me suis aussi rendue compte que ces personnes n’allaient pas m’empêcher de réussir brillamment. Je n’avais pas besoin de leur approbation quelconque pour être au top. Finalement, n’était-ce pas Eléonore et sa clique qui quémandaient à présent des notes ou explications ?

Je me suis plutôt concentrée sur les personnes – quel que soit leur milieu – qui m’acceptaient telle que j’étais et avec lesquelles il y avait un véritable échange d’égale à égale, dénué de tout mépris ou jugement.

Comment faire face et garder sa confiance en soi intacte?

On ne peut rien pour les snobs si ce n’est de noter ce trait de caractère et en tirer les conséquences. Je veux dire par là qu’il ne tenait qu’à moi de leur donner l’importance qu’elles méritaient dans ma vie : wait for itAUCUNE !

Alors oui c’est bien de connaître du beau monde mais pour moi ne pas être capable d’affubler une personne que tu connais d’un bonjour constitue le signal que je ne vais pas insister, cela n’en vaut pas la peine (Ain’t nobody got tiiiiime for that !).

            Article lié : Respect où je parlais déjà des radins du bonjour au travail

Une dernière chose : un sentiment de supériorité ne fonctionne que lorsqu’il a en face de lui un sentiment d’infériorité. A partir du moment où je les ai laissées (ou remises) à leur juste place dans mon échelle de valeurs, les snobs en série ne me dérangeaient pas plus que cela. Je refusais tout bonnement de confirmer une position inférieure qui m’était proposée (ou que j’avais peut-être juste imaginée ?).

Elles n’avaient désormais plus aucune espèce d’importance dans mon monde.

Et puis si on prend le temps d’y réfléchir, l’entre-soi est un penchant qui ne touche pas que les « snobs ».

Comment faire face aux snobs? Prenons la temps de la réflexion sur les mécanismes du snobisme et comment les contourner en gardant sa confiance en soi intacte

En creusant, nous pourrons certainement identifier des mécanismes du snobisme que nous appliquons d’une certaine manière, en se limitant à un certain groupe (qu’il s’agisse du milieu social, du parcours scolaire ou universitaire, en raison d’une passion commune) même si c’est fait de manière moins grossière, sans ostracisme apparent. Cela pousse à la réflexion, qui sait, peut-être pour un autre article…

*                   *

*

J’espère que cette série en trois parties sur ces femmes qui nous donnent l’impression d’être nulle vous aura parlé (voy. l’épisode sur la collègue parfaite et celui sur les ensorceleuses si ce n’est pas encore fait) et vous aura permis de vous poser aussi la question du POURQUOI certaines personnes parviennent à vous hérisser le poil plus que de raison.

Croyez-moi, se poser la question, c’est déjà le début du processus de guérison. J’en ai fait la preuve par trois, n’est-ce pas ?

On est ensemble,

Mrs W.

P.S.: On se retrouve en commentaires, par mail, sur Instagram ou sur Pinterest pour continuer les échanges. Au plaisir de te recroiser.

Vous aimerez peut-être

Leave a Comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :